Vieillir à domicile.

La préoccupation majeure des personnes de grand âge est de conserver leur indépendance. Mais vieillir à domicile, même avec la meilleure organisation, implique souvent une modification profonde du style de vie, et n'est pas toujours possible.

De sa naissance à sa mort, l'être humain occidental est en quête perpétuelle d'indépendance. D'après une étude publiée par l'AARP, neuf adultes sur dix souhaitent passer leur fin de vie chez eux. Mais cette perspective est souvent rendue difficile par des contraintes médicales. 82% des interrogés opteraient pour des soins quotidiens réalisés à domicile plutôt que dans un centre hospitalier ou une maison de retraite, plébiscités par seulement 9% d'entre eux. 4% des interrogés envisageraient d'emménager chez un proche.

91% des pré-retraités (50-65 ans) disent souhaiter rester chez eux une fois en retraite, et 49% d'entre eux ne souhaitent pas changer de domicile. Une étude récente, menée par Maurizio Antioninetti pour SDSU, souligne que malgré leur nombre croissant, les quartiers composés majoritairement de personnes âgées sont très peu nombreux à être équipés pour assurer le bien-être et la sécurité d'une personne en très grand âge.

Une maison non-adaptée peut être une source d'accidents pour les personnes âgées. La chute est la première cause de mort accidentelle chez les personnes de plus de 65 ans.

Au regard de ces données, est-il bien raisonnable de vouloir vieillir à domicile ? La crise a entraîné une situation de précarité financière qui ne leur permettrait pas de faire face à un accident entraînant une obligation de soins à domicile coûteux. Seuls 14% des pré-retraités interrogés considèrent qu'ils pourraient avoir besoin d'une assistance à domicile. Leurs enfants sont plus susceptibles qu'eux de se monter réalistes face au risque de dépendance qui peut toucher leurs parents, il leur revient donc de se montrer vigilants et d'engager une réflexion sur le choix de vie de leurs parents.

Vieillir chez soi n'est possible qu'avec un planning rigoureux. Même avec les plans les plus précis et les plus élaborés, il est possible de devoir renoncer à son souhait et envisager de vivre sa fin de vie dans une structure adaptée. La meilleure solution reste donc de se montrer lucide et d'échanger avec son entourage sur les stratégies à mettre en place en cas de perte d'autonomie.